En savoir plus sur l’Indice de l’accès aux semences – Afrique de l’Ouest et Afrique centrale

Explications concernant le classement 2019

*En août 2018, Bayer a finalisé le rachat de Monsanto pour 66 milliards de dollars. L'indice 2019 reflète les activités de l'entreprise en 2015-2017, avant la prise de contrôle.
Domaines de mesure
  • Governance & Strategy
  • Genetic Resources
  • Intellectual Property
  • Research & Development
  • Seed Production
  • Marketing & Sales
  • Capacity Building

Value Seeds, une jeune entreprise nigériane qui collabore avec plusieurs organisations de développement et instituts de recherche, se classe première de l’Indice 2019 pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale. Sa stratégie d’accès aux semences met l’accent sur les petits exploitants, notamment grâce à des activités de commercialisation, de vente et de développement des capacités. L’entreprise s’efforce également de toucher les jeunes et les femmes. Son « kit complet » pour le maïs est adapté aux petits agriculteurs. En outre, Value Seeds est très active dans le domaine de la sélection et devrait commercialiser prochainement ses propres variétés. La société limite pour l’instant ses activités au Nigéria.

Le Français Technisem se classe deuxième. Dans le cadre de son remarquable programme de recherche et développement, la société s’efforce d’adapter des cultures potagères mondiales aux conditions tropicales tout en s’intéressant également à un grand nombre de cultures locales. Membre et leader du groupe Novalliance, elle collabore sur des activités de sélection, de commercialisation et de vulgarisation avec différentes entreprises semencières régionales, dont trois sont également évaluées dans l’Indice : Nankosem, Semagri et Tropicasem.

Troisième du classement, East-West Seed affiche de bonnes performances dans tous les domaines de mesure grâce à son modèle opérationnel axé sur les petits exploitants. Seuls les domaines « Gouvernance et stratégie » et « Production de semences » font exception, car l’entreprise y prend peu d’engagements et y mène peu d’activités par rapport à ce qu’elle fait dans d’autres régions. East-West Seed a récemment lancé des activités de sélection en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. Pour l’instant, celles-ci sont axées sur les cultures locales.

Syngenta, qui propose une gamme intégrée de légumes et de grandes cultures, se classe quatrième. Le « Good Growth Plan » de l’entreprise et les activités qu’elle mène à travers sa Fondation constituent d’excellents exemples de stratégies ciblées d’accès aux semences à l’échelle régionale. Dans la région, Syngenta s’investit en particulier sur les questions de gouvernance liées à l’harmonisation, tandis que la Fondation axe une grande partie de ses activités sur le développement des capacités des exploitants au stade pré-commercial.

L’entreprise sénégalaise Tropicasem, membre du groupe Novalliance, complète le top 5. Elle mène des initiatives globales de développement des capacités et gère l’un des plus anciens programmes de sélection de la région. Elle met tout en œuvre pour toucher les petits exploitants grâce à des activités de commercialisation et de vente.

Originaire du Nigéria et présente uniquement dans ce pays, Maslaha Seeds se classe sixième grâce à ses points forts dans le domaine « Production de semences », une activité à laquelle elle fait participer les petits exploitants, et dans la catégorie « Commercialisation et vente » puisqu’elle a adopté une politique favorable aux petits agriculteurs ainsi que des systèmes de gestion de la qualité fiables.

Seed Co, entreprise créée au Zimbabwe qui a désormais son siège en Afrique du Sud, est en train d’élargir ses activités en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. Seed Co exploite un centre de sélection au Ghana, gère des sites de production dans dix pays de l’Indice, a pris des engagements et mène des activités visant à attirer les petits exploitants parmi sa clientèle. Tout ceci lui permet de se classer septième.

Semagri, autre membre de Novalliance, se classe huitième. Menant des activités favorables aux petits exploitants dans les domaines « Développement des capacités » et « Commercialisation et vente », l’entreprise affiche des engagements envers les petits agriculteurs et tient compte de leurs remarques dans son processus de sélection. Elle n’est présente qu’au Cameroun.

Nankosem se classe neuvième. Quatrième entreprise du groupe Novalliance dans l’Indice, elle affiche des points forts semblables à ceux de ses partenaires dans les catégories « Développement des capacités » et « Commercialisation et vente » tout en faisant participer les petits exploitants à la production de semences. Elle n’est présente qu’au Burkina Faso.

Classée dixième, Corteva Agriscience affiche des scores relativement homogènes dans la plupart des domaines de mesure et a adopté plusieurs bonnes pratiques remarquables. En 2013, elle a racheté l’entreprise panafricaine Pannar dans le cadre de sa stratégie de pénétration de la région. Il faut souligner que l’entreprise concède sous licence ses technologies exclusives de transformation et de modification du génome CRISPR-Cas. Son programme d’adoption du maïs hybride au Ghana (GAMSAP) est pionnier dans le secteur.

Originaire du Nigéria et présente uniquement dans ce pays, Premier Seed se classe onzième grâce à de solides performances dans le domaine « Développement des capacités ». Il faut également souligner son « Rice Special Program » dans le cadre duquel trois rencontres locales sont organisées chaque année afin de mobiliser et de former les petits producteurs employés par l’entreprise.

La société nigériane Da-AllGreen Seeds se classe douzième, grâce à ses engagements en matière d’accès aux semences dans les domaines « Gouvernance et stratégie » et « Commercialisation et vente ». L’entreprise affiche également de bonnes performances en matière de mobilisation des petits exploitants pour sa production de semences et de test des variétés adaptées au marché. Ses activités se limitent à son pays d’origine.

Présente dans le monde entier, Pop Vriend Seeds se classe treizième. Ses points forts se situent dans le domaine « Propriété intellectuelle » puisqu’elle a adopté des politiques favorables aux droits des obtenteurs et des petits exploitants. En ce qui concerne la commercialisation et la vente, l’entreprise garantit que ses mécanismes d’assurance de la qualité respectent les normes de l’Association internationale d'essais de semences sur tous les marchés où elle est implantée.

L’entreprise malienne SOPROSA se classe quatorzième. Présente dans cinq pays de l’Indice, elle est en train de mettre en place un programme de sélection pour le maïs et le sorgho. Elle forme également les jeunes exploitants à la production de semences.

La société nigérienne AINOMA se classe quinzième. Ses activités sont orientées vers les petits exploitants, notamment dans le domaine du développement des capacités où son action s’adresse également aux jeunes et aux femmes. L’entreprise n’est présente que dans son pays d’origine, le Niger.

Seizième du classement, Monsanto obtient des points pour ses activités de production au Burkina Faso et son respect de normes de travail rigoureuses. Elle a également fait don de certains droits de propriété intellectuelle à l’African Agriculture Technology Foundation afin que celle-ci développe des variétés de niébé adaptées à la région.

L’entreprise malienne Faso Kaba se classe dix-septième. Ses performances en matière de production de semences, de commercialisation et de vente sont plutôt bonnes puisqu’elle fait participer de petits exploitants et des coopératives à son programme de production. En outre, sa stratégie de commercialisation cible les petits agriculteurs, notamment les femmes. Maïmouna Sidibé Coulibaly, fondatrice et dirigeante de l’entreprise, a reçu le Prix africain de l’alimentation 2017 pour ses efforts en faveur de la production et de la distribution de semences de variétés améliorées dans la région.

Agriplus Mali se classe dix-huitième. Elle teste des variétés adaptées au marché et participe à différents projets financés par l’UE et USAID pour améliorer l’accès aux variétés améliorées de sorgho et de mil.

Dix-neuvième du classement, BILOHF est la seule entreprise de l’Indice ayant son siège en Côte d’Ivoire. Elle collabore avec des coopératives pour la production de semences et a mis au point un service d’information météorologique par SMS pour les petits exploitants.

L’Indice de l’accès aux semences évalue les principales entreprises de semences ayant un modèle d’activité intégré (sélection, production et distribution), actives dans le domaine des cultures vivrières. La sélection des multinationales a été réalisée à partir du chiffre d’affaires généré par les semences, de la présence des sociétés et de leur gamme de produits, tandis que la liste des entreprises régionales a été établie après des états des lieux des secteurs semenciers nationaux qui ont permis de repérer les principales entreprises dans chaque région. La méthodologie a été conçue sous la supervision d’un comité d’experts chargé de l’examen composé de spécialistes internationaux et d’acteurs issus des régions.

L’Indice de l’accès aux semences 2019 – Afrique de l’Ouest et Afrique centrale évalue 23 entreprises semencières, dont 17 sociétés africaines et six entreprises ayant leur siège en dehors du continent. L’évaluation des performances de chaque entreprise s’appuie sur des données publiques ainsi que sur les informations fournies sur demande. Les trois quarts des sociétés sélectionnées ont transmis des renseignements supplémentaires en remplissant un questionnaire. L’Indice fournit donc des informations qui ne relevaient pas du domaine public jusqu’ici.

L’Indice établit un classement relatif qui compare les entreprises entre elles et non pas au regard d’un idéal absolu. Ce sont donc les entreprises qui fixent les objectifs à atteindre et à dépasser. Un système de tableaux de scores pondérés a été adopté pour mesurer et comparer la performance des entreprises. Ce système comprend 59 indicateurs, regroupés dans sept domaines de mesure. Au sein de chacun de ces domaines, les indicateurs sont classés dans quatre catégories : engagement, performance, transparence et leadership. La note globale de chaque entreprise est établie en calculant la somme pondérée des scores dans chaque domaine.

Principales étapes du processus

  1. L’élaboration de l’Indice de l’accès aux semences pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale a été annoncée au siège de la FAO, à Rome (Italie), le 3 juin 2016.

  2. Lors d’un atelier de consultation organisé le 25 octobre 2016 à Abidjan (Côte d’Ivoire) par AfricaSeeds, la Fondation Bill & Melinda Gates et GIZ, des représentants des gouvernements nationaux et de l’Union africaine ont contribué à l’élaboration de la méthodologie.

  3. Les organisations d’exploitants d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale ont été consultées lors d’une table ronde organisée par la CPF, le ROPPA et l’ASPRODEB à Ouagadougou (Burkina Faso) les 18 et 19 octobre 2016.

  4. En 2016 et 2017, l’équipe de l’Indice de l’accès aux semences s’est rendue plusieurs fois sur le terrain pour interroger les organisations d’agriculteurs et les entreprises semencières locales sur l’accessibilité de semences de qualité dans la région. Photo : Consultation de femmes travaillant sur de petites exploitations au Burkina Faso, le 21 octobre 2016.

  5. Lors du Congrès 2017 de l’AFSTA qui s’est déroulé à Dakar (Sénégal) du 28 février au 2 mars, le projet d’intégrer tous les pays d’Afrique subsaharienne à l’Indice de l’accès aux semences a été débattu avec le secteur régional.

  6. Le comité d’experts chargé de l’examen s’est réuni à Abidjan (Côte d’Ivoire) le 10 octobre 2017 pour examiner la méthodologie de l’Indice régional.

  7. Lors du Congrès 2018 de l’AFSTA qui s’est tenu au Caire (Égypte) du 27 février au 1er mars, l’équipe de l’Indice de l’accès aux semences a rencontré plusieurs entreprises évaluées dans l’Indice pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, et a décrit le processus de sélection des entreprises et de collecte des données.

  8. En 2017 et 2018, l’équipe de l’Indice de l’accès aux semences a rendu visite à plusieurs entreprises semencières de la région pour faire connaître l’Indice au secteur. Photo : Visite de Heritage Seeds, Ghana, 16 avril 2018.