Indice d'accès aux semences 2019 - Afrique de l’Ouest et Afrique centrale

Gamme de cultures

L’Indice de l’accès aux semences 2019 pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale évalue 23 entreprises semencières de premier plan présentes dans la région. Les informations ci-dessous sont tirées de données publiques et de renseignements fournis par les entreprises sur demande. Les 17 entreprises dont le siège se situe en Afrique sont désignées par l’appellation « entreprises régionales ». Les six sociétés dont le siège se trouve en dehors du continent sont appelées « multinationales ».

Conclusions majeures

La majorité des entreprises associent céréales et légumineuses dans leur gamme de grandes cultures

Sur les 23 entreprises évaluées dans l’Indice, 15 déclarent associer céréales et légumineuses dans leur gamme de grandes cultures. Neuf de ces sociétés proposent une large gamme qui comprend des légumes. Le maïs (13 entreprises), le riz (12) et le sorgho (10) sont les grandes cultures les plus présentes dans les gammes de produits. Dix sociétés vendent des semences d’arachide, de soja et de niébé. Treize entreprises commercialisent des semences de grandes cultures et de légumes, et cinq ne vendent que des semences potagères.

Bien que les légumineuses soient présentes relativement souvent dans les gammes de produits par rapport à d’autres régions, seules quatre entreprises indiquent qu’une légumineuse (le soja) représente l’une des trois cultures les plus vendues. Aucune entreprise ne propose de pois d’Angole, de haricot sec ou de pois chiche dans sa gamme. Sept sociétés précisent que le maïs constitue l’une de leurs principales cultures. Le riz ou l’oignon est l’une des principales cultures pour cinq entreprises.

Les variétés à pollinisation libre sont majoritaires dans les gammes de produits des entreprises semencières

Pour de nombreuses cultures, l’agriculture commerciale utilise des variétés hybrides tandis que l’agriculture de subsistance s’appuie davantage sur les variétés à pollinisation libre. En outre, pour les entreprises semencières, les hybrides sont plus intéressants sur le plan économique. C’est pourquoi le rapport entre variétés à pollinisation libre et hybrides est souvent considéré comme un indicateur de l’évolution commerciale du secteur semencier et de la production agricole d’une région. En Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, les ventes d’hybrides sont supérieures aux ventes de variétés à pollinisation libre pour le maïs, le tournesol, le chou, le potiron et le chou-fleur.

À titre de comparaison, en Afrique de l’Est et en Afrique australe, c’est le cas pour 12 cultures. Sur les 23 entreprises de l’Indice, sept (30 %) proposent des variétés à pollinisation libre pour l’ensemble de leurs produits, y compris pour les cultures dont elles vendent des variétés hybrides. Deux entreprises, dont Maslaha Seeds, indiquent vendre uniquement des variétés à pollinisation libre, sauf en ce qui concerne le maïs pour lequel elles proposent à la fois des hybrides et des variétés à pollinisation libre.

Les semences sont vendues dans des conditionnements dont la taille est adaptée aux besoins des petits exploitants

La taille des conditionnements indique clairement si le secteur répond aux besoins des petits exploitants. La majorité des entreprises précisent qu’elles vendent leurs semences dans de petits conditionnements, commercialisant parfois des paquets de 1 g. Les petits emballages de semences pèsent de 50 g à 10 kg pour les céréales et les légumineuses, et de 5 g à 2 kg pour les légumes. Value Seeds se démarque en vendant de petits paquets de 50 g et 100 g pour le soja, le riz, le maïs, le blé et le sorgho.

C’est pour les semences de grandes cultures que Value Seeds et la SOPROSA offrent le plus de choix, puisqu’elles proposent jusqu’à cinq tailles de paquets différentes par culture. En ce qui concerne les légumes, East-West Seed, Pop Vriend Seeds et les entreprises de Novalliance (Nankosem, Semagri, Technisem et Tropicasem) sont celles qui offrent le plus large choix : chaque entreprise propose six tailles de paquets différentes en moyenne.

Les multinationales vendent les variétés issues de leur propre sélection ; les entreprises régionales exploitent sous licence des variétés d’autres sociétés ou d’instituts de recherche publics

Les entreprises disposent de leur propre programme de sélection ou utilisent sous licence des variétés provenant d’autres sources, par exemple d’autres entreprises ou des programmes de sélection publics. Les sociétés disposant de leur propre programme de sélection peuvent réagir plus rapidement à de nouveaux contextes, par exemple une évolution des conditions météorologiques, ou encore l’apparition d’organismes nuisibles ou de maladies. La moitié des cultures vendues par les entreprises semencières internationales sont issues de leurs propres programmes de sélection.

Pour les entreprises régionales, ce chiffre atteint seulement 12 %. En général, ces dernières mènent des activités de sélection uniquement pour un petit nombre de grandes cultures, notamment des légumineuses. Ainsi, Premier Seed gère un programme de sélection pour le maïs et le sorgho, et la SOPROSA sélectionne des variétés de niébé, de maïs et de sorgho. Seules East-West Seed et les entreprises de Novalliance Nankosem, Semagri, Technisem et Tropicasem indiquent réaliser des activités de sélection pour des semences potagères.

La plus jeune variété a plus de cinq ans pour la plupart des cultures des entreprises régionales

L’âge des variétés permet de déterminer si les entreprises commercialisent des semences pouvant aider les exploitants à faire face à une situation nouvelle, par exemple l’apparition d’un organisme nuisible ou d’une maladie, ou encore une évolution des conditions météorologiques. Les multinationales indiquent que pour 60 % de leurs cultures, la variété la plus récente a moins de trois ans. Pour les entreprises régionales, ce chiffre n’est que de 43 %.

Les variétés proposées en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale sont relativement jeunes par rapport à celles des entreprises régionales d’Afrique de l’Est et d’Afrique australe, et ce, principalement grâce aux trois entreprises du groupe Novalliance qui commercialisent toutes au moins une culture dont la plus récente variété a moins de trois ans pour plus de 75 % des cultures de leur gamme. Les autres entreprises indiquent que seulement 21 % de leurs cultures ont une variété de moins de trois ans tandis que 48 % des cultures ont une variété âgée de plus de cinq ans. Deux sociétés précisent que pour presque toute leur gamme, la variété la plus récente a plus de cinq ans.