Indice d'accès aux semences 2019 - Afrique de l’Ouest et Afrique centrale

Domaines de mesure d
Recherche et développement

En matière d’amélioration variétale, les investissements des entreprises en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale sont faibles. Les essais de variétés, la multiplication des semences et la collaboration avec des instituts de recherche nationaux et internationaux ou d’autres entreprises constituent les principales activités mises en œuvre par les entreprises pour contribuer à mettre sur le marché des variétés améliorées répondant aux besoins des petits exploitants. Bien que les entreprises soient de plus en plus présentes en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, la mise au point de variétés adaptées à la région progresse lentement.

C’est grâce à ses activités d’essais et d’amélioration dans la région que Technisem occupe la tête du classement. L’entreprise dispose d’un programme d’amélioration variétale assez large sur les cultures potagères mondiales et locales. Pour ce programme, Technisem a mis au point un système d’intégration des connaissances et des commentaires à l’échelle locale. Premier Seed se classe deuxième grâce à ses engagements fermes en faveur de l’amélioration variétale pour les petits exploitants de la région et de la mise au point de variétés améliorées de maïs et de sorgho. Value Seeds a elle aussi pris des engagements vis-à-vis des petits exploitants. Par ailleurs, c’est la seule entreprise à participer à des recherches collaboratives et à former les obtenteurs dans les pays traités par l’Indice. Actuellement, elle crée son propre programme d’amélioration. East-West Seed se classe quatrième, notamment pour son engagement en faveur du développement de variétés adaptées aux petits exploitants, engagement manifeste dans ses programmes mondiaux d’amélioration permettant d’obtenir des caractères spécifiques adaptés à la région.

Nankosem et Tropicasem, membres de Novalliance comme Technisem, ont elles aussi mis en place des mécanismes d’intégration des connaissances et des commentaires à l’échelle locale, et développent des cultures locales présentant un intérêt régional, par exemple l’aubergine africaine, la brède mafane et l’oseille de Guinée. Semagri, également membre du groupe Novalliance, se distingue par ses mécanismes d’intégration des connaissances et commentaires à l’échelle locale et par ses activités de sélection au Cameroun.

Les entreprises figurant dans la moitié inférieure du tableau ne disposent pas de programmes d’amélioration et c’est le plus souvent auprès des instituts de recherche qu’elles se procurent des semences de base qui sont ensuite multipliées et vendues.

Conclusions majeures

Ce domaine de mesure entend déterminer si les activités d’amélioration des entreprises bénéficient aux petits exploitants. L’amélioration permet d’obtenir de nouvelles variétés offrant un meilleur rendement, plus résilientes face aux aléas météorologiques, résistantes aux attaques des nuisibles et des maladies et présentant une durée de conservation plus longue et des qualités nutritionnelles plus élevées.

Les investissements dans les programmes d’amélioration variétale des entreprises sont limités

Onze entreprises de l’Indice disposent de centres d’amélioration de semences dans la région, généralement de taille modeste. Syngenta possède des centres de recherche au Mali, au Nigéria et au Sénégal. Au Bénin, un obtenteur d’East-West Seed s’efforce de développer des légumes locaux. Premier Seed exploite au Nigéria un centre d’amélioration de semences où elle met au point des variétés de maïs et de sorgho. La SOPROSA dispose d’un centre de sélection au Mali. Elle y développe une variété de niébé et entend y mettre au point des variétés de maïs et de sorgho hybrides à l’avenir. Seed Co exploite un centre de sélection au Ghana. Maslaha Seeds et Value Seeds ont entamé des programmes de sélection à l’échelle de l’entreprise au Nigéria.

Exploitant des centres d’amélioration de cultures potagères et locales au Sénégal, au Cameroun et au Burkina Faso, Technisem est la seule entreprise signalant avoir mis en place des programmes de recherche dans plusieurs pays traités par l’Indice. Elle appartient au groupe Novalliance qui inclut également Tropicasem, Semagri et Nankosem. Chacune des entreprises membres de Novalliance exploite un centre d’amélioration dans le pays où se trouve son siège, à savoir le Sénégal, le Cameroun et le Burkina Faso, respectivement. Bien qu’ils ne soient pas signalés comme tels, il est probable que les programmes d’amélioration variétale de Technisem dans ces pays soient communs à d’autres entreprises de Novalliance.

Peu d’entreprises sélectionnent des variétés potagères améliorées dans la région. Ainsi, des progrès restent à faire dans la sélection aux fins de nutrition. Dans les variétés qu’elles développent, les entreprises privilégient le rendement et la durée de conservation. L’adaptation à différentes zones écologiques est importante également.

Les tests de variété constituent une activité importante

Les essais de variétés représentent un élément important de la sélection végétale. Les entreprises effectuent des tests afin de déterminer où les variétés nouvelles et existantes pourraient être utilisées. Les activités d’amélioration étant peu nombreuses dans la région, beaucoup d’entreprises qui ne disposent pas de programmes de sélection se contentent de tester en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale des variétés souvent fournies par des instituts de recherche (internationaux) ou d’autres entreprises.

Ainsi, 78 % des entreprises évaluées dans l’Indice mènent des essais dans la région. Value Seeds utilise des lignées pures fournies par l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA). Les entreprises nigérianes Premier Seed et Da-Allgreen Seeds collaborent également avec l’IITA dans ce domaine. À la demande d’instituts de recherche agronomique, la SEDAB réalise des essais de variétés au Sénégal en collaboration avec de petits exploitants.

Au Mali, Faso Kaba effectue chaque année des essais de variétés à partir de matériel fourni par des centres de recherche nationaux et internationaux, notamment l’IITA, le Centre international d’amélioration du maïs et du blé (CIMMYT) et l’Institut international d’agriculture tropicale (ICRISAT).

Seed Co a réalisé des essais sur du riz hybride dans la région. L’entreprise dispose de centres de test en République du Congo, au Ghana et au Nigéria. Agriplus Mali teste des variétés fournies par Sakata, une entreprise japonaise de semences potagères évaluées dans les Indices mondiaux et d’Asie du Sud et de l’accès aux semences 2019. Technisem et les autres entreprises de Novalliance (Tropicasem, Nankosem et Semagri) réalisent des essais visant à confirmer l’adaptabilité des variétés aux différentes conditions agro-écologiques des pays où elles sont présentes.

Même si les entreprises ayant leur siège dans la région sont tributaires des variétés fournies par les instituts de recherche, la recherche collaborative pourrait être élargie

Les entreprises collaborent avec les instituts de recherche afin de développer des caractéristiques utiles aux petits exploitants dans les pays traités par l’Indice. Parmi ces caractéristiques figurent notamment des performances et des rendements plus élevés, la faible quantité d’intrants nécessaires et la tolérance aux stress abiotiques et biotiques. Grâce à ces collaborations, les entreprises semencières ont accès à un germoplasme important pour la région et peuvent augmenter rapidement l’adoption des différentes variétés. Beaucoup de sociétés sont partiellement ou totalement tributaires des instituts de recherche ou d’autres entreprises semencières pour vendre des variétés adaptées à la région. C’est par exemple le cas de GAWAL, de Faso Kaba et de BILOHF. D’autres mettent en place leurs propres programmes de sélection. Ainsi, bien que Value Seeds fasse appel aux services d’instituts de recherche nationaux et internationaux pour la plupart de ses variétés, elle crée actuellement son propre programme de sélection pour le maïs.

Parmi les entreprises évaluées dans l’Indice, 26 % ont fourni des données indiquant qu’elles participaient à des programmes de recherche collaborative. Corteva Agriscience a conclu un partenariat avec l’ONG Africa Harvest et l’Institute for Agricultural Research du Nigéria afin de mettre au point un sorgho riche en micronutriments (fer, zinc, vitamine A). La multinationale Monsanto a fait don de sa technologie à l’African Agriculture Technology Foundation afin que celle-ci mette au point des variétés de niébé résistantes aux nuisibles tels que la pyrale (Maruca vitrata). En 2017, la Fondation a élargi ses essais en champ au Burkina Faso, au Ghana et au Nigéria. Faso Kaba collabore avec des partenaires de recherche pour mener des tests d’adaptabilité et de dégustation, entre autres. Value Seeds travaille avec des partenaires de recherche nationaux et internationaux sur des activités de sélection et forme des obtenteurs au Nigéria. Les entreprises du groupe Novalliance collaborent beaucoup les unes avec les autres, mais ne communiquent pas sur d’éventuelles collaborations avec d’autres partenaires.

Leadership

Technisem – Essais et sélection dans l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale

Technisem effectue des essais de variétés dans 76 % des pays où elle est présente, à savoir le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Ghana, le Mali, le Niger, le Nigéria, la République démocratique du Congo, la République du Congo, le Sénégal et le Togo. Ces essais lui permettent de tester ses propres variétés et celles d’autres entreprises.

La plupart de ses variétés ont moins de trois ans, notamment les légumes, ce qui montre sa volonté de commercialiser de nouveaux produits. En outre, Technisem (probablement avec ses partenaires du groupe Novalliance) exploite des centres d’amélioration de semences dans trois pays, à savoir le Sénégal, le Cameroun et le Burkina Faso, un record parmi les entreprises évaluées dans l’Indice.